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ღ Les malices de Cathy ღ
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  • Echanger sur les loisirs créatifs, l'art floral (avec accès à mes tutoriels), et sur toutes mes autres passions comme la photographie, le secourisme, mais aussi mes préoccupations de santé. En résumé, ce qui constitue aujourd'hui la nouvelle vie de Cathy
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1 août 2010

L"entourage d'une personne malade

De mon expérience professionnelle, j'avais déjà le témoignage de nombre de patients qui disaient se sentir complètement lâchés, depuis l'apparition de la maladie, par ceux qu'ils croyaient leurs amis, voire même par les membres de leur famille.

Du jour au lendemain, ces "êtres chers" ne sont plus fidèles au poste...

De ma plus récente expérience de "l'autre côté de la barrière", je ne peux malheureusement que confirmer cet état de fait, qu'il soit familial, amical ou professionnel (un comble quand on travaille dans le domaine de la santé !!!...).

C'est un choc, vécu comme une trahison, qui ajoute un chagrin terrible à la souffrance de la maladie elle-même.

Alors, pourquoi désertent-ils ??...

C'est un résumé de ma pratique professionnelle, mais aussi  d'entretiens avec un psychologue et de mon ressenti personnel, que je vous livre ci-après. A chacun de voir s'il s'y retrouve, dans quelque rôle que ce soit...

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Pour exister, chacun d'entre nous a besoin de s'identifier aux membres de sa famille, à ses amis. Le danger, c'est lorsque ce parent, cet ami, est malade ou décède, "l'autre" se projette dans la même situation.  Et le cancer reste encore, à ce jour, une maladie-taboue, provoquant une phénomène d'identification insconscient.

Les statistiques (350 000 nouveaux cas/an depuis 2009) soulignent que le risque d'avoir un cancer est de plus en plus important. Et c'est cette réalité que la personne malade renvoie, ce qui expliquerait (mais ne justifie pas...) que certains prennent la fuite.

La maladie entraîne donc un "tri sélectif" parfois radical. En règle générale, les amis restants sont très peu nombreux, mais ils ont la qualité de partager les vraies valeurs avec leur proche, malade, qui est confronté à une épreuve de vie qui va lui révéler ses vrais désirs. Le cancer  fait évoluer la personne malade, et à grande vitesse.  Terminé le superficiel, le matérialisme ! C'est une recherche urgente d'authenticité qui se met en place. La priorité : être en cohérence avec ce qu'il souhaite dans la vie, une vie dont il sait qu'elle est limitée dans le temps.

Même s'il est toujours possible de se consoler de la désertion, et donc de la trahison, de ceux que l'on croyait proches, cela est souvent difficile car il faut trouver une énergie supplémentaire, dans un contexte où cette dernière est déjà bien mise à mal.

Avec cette quête d'authenticité, cette ouverture d'esprit, la personne malade se tourne alors vers de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences : groupes de parole, milieu associatif, la nouvelle génération-internet écrit des blogs (souvent encouragée par le corps médical lui-même) pour informer de son parcours, de sa réalité, et parfois se créer de nouvelles relations. Mais, le changement passe aussi souvent par la nécessité impérieuse de changer de travail ou de déménager, une fois la rémission en cours.

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A Vous l'Entourage : qu'attend de vous une personne malade ?

En quelques mots :

- communiquer

- repérer les problèmes

- être impliqué dans les traitements

- être une aide logistique et administrative

- être un soutien moral et affectif.

Tout individu ayant brutalement la révélation de sa fragilité, de l'incertitude de son destin, est en proie à la peur et à l'angoisse de son avenir et a donc besoin, de fait, de beaucoup de chaleur, de compréhension et de compassion.

La réponse de l'entourage, pour justifier de son silence, est souvent de dire qu'il a peur de ne pas trouver les mots justes... Mais... y a t-il des mots justes ??...

La bonne attitude : c'est d'être normal; de demander comment çà va, de sentir si la personne a envie - ou non - d'en dire plus sur ce qu'elle vit, mais de passer assez vite à autre chose.

Il faut laisser parler la personne atteinte, sans se précipiter pour faussement la rassurer ou, à l'opposé, laisser percevoir votre peur d'une catastrophe à court terme. Par-contre, il ne faut pas hésiter à poser des questions, ce qui permettra de mettre des mots sur des émotions, afin de mieux comprendre et ainsi réagir de façon plus pertinente.

Il est aussi nécessaire de faire l'effort d'acquérir un minimum de connaissances techniques sur la maladie en cause et se familiariser avec le vocabulaire médical en lien, ce qui permettra de continuer un vrai dialogue tout au long de la maladie.

Il ne faut pas confondre l'affection de votre proche avec celle d'un autre patient ou connaissance : une maladie, et tout particulièrement le cancer, peut avoir des caractéristiques différentes d'une personne à l'autre, et nécessiter des traitements totalement différents.

Ne pas chercher non plus des prévisions chiffrées dans l'avenir : elles seraient illusoires et dangereuses. Il faut se méfier des statistiques qui représentent des informations scientiques, valables pour une population, et non pour une personne précise. Chercher plutôt à se faire expliquer le sens précis de certains éléments : le "stade", le "grade", etc... termes qui permettent aux médecins d'évaluer, au départ, la gravité de la maladie.

Et, de grâce, s'abstenir d'évoquer l'état d'autres personnes (atteintes du même mal) devant votre proche, surtout avec force détails ou la précision d'une fin de vie imminente [ou de préciser qu'il/elle  est décédé(e)]... On essaye d'expliquer aux personnes malades que les personnes "bien portantes" les fuient, parce qu'ils les renvoyent à quelque chose d'insupportable... (???). Mais,...  les personnes malades, croyez-vous qu'elles n'aimeraient pas fuir (elles aussi) - l'ombre de quelques instants - leurs angoisses à la maladie, à la mort, et ne pas se les voir rappeler (à n'importe quel moment, n'importe où, devant n'importe qui même...)  par des pseudo-témoignages manquant d'un minimum de psychologie, par des réflexions certes plus bêtes que méchantes, mais si blessantes...

Il faut savoir réfléchir avant de parler... ou de se taire....

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"Ecouter quelqu'un, c'est l'accueillir tel qu'il est et dans ce qu'il vit,

et c'est savoir se taire. Il y a des silences curatifs"

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Commentaires
M
^^ merci <3
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M
j adore tu a mis des mots sur le mal être que nous fait vivre cette maladie .<br /> <br /> En lisant cet article je me sens comprise, tu viens de me mettre des étoiles dans les yeux ...merci beaucoup je suis bien contente d être tombé sur ton blog . amicalement
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C
Un seul conseil... la NOR-MA-LI-TE ! Et un beau sourire qui, c'est bien connu, ne coûte rien, et produit tellement ! Amitiés à tous.
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C
Tu as raison, tout le monde ne comprend pas toujours. Parfois en croyant aider ou bien faire il peut se tromper. <br /> Je comprends tout ce que tu veux dire ...<br /> Je t'embrasse et je pense à toi ...
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T
Merci d'avoir fait ce post, il permet de mieux comprendre. Je dirais juste que parfois on peut avoir peur de faire plus de mal que de bien et c'est pourquoi certaines personnes fuient, enfin je pense.<br /> Pour mon cas cette peur humaine je pense ne me fait pas fuir, il faut juste me pardonner si je fait une "bourde".<br /> <br /> Gros gros bisoussssss
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